Flatée #metoo

A toutes les filles qui devraient se sentir flattées. 

Train Epinal-Paris. Métro ligne 4.
Il est 19h. Il n'y a pas foule. Ce n'est pas désert.
En tête de rame, debout, appuyée sur un strapontin je suis seule dans le carré.
D'autres personnes sont présentes plus loin dans la rame.
Il me rejoint.
Il est grand, bien habillé, 35 ans, attaché-case, genre banquier.
Il s’assoit face à moi. 
Il me fixe, je fais comme si de rien. 
Nous sommes à 1m50 l'un de l'autre, même sans le regarder en face, même en tournant la tête de côté je le vois en vision périphérique.
Il fait des mouvements de tête pour attirer mon regard.
Ne pas tourner la tête, ne pas montrer que je l'ai vu.
Je suis concentrée sur le dessin de la ligne de métro annonçant les stations.
Très concentrée. Trop. 
Il s'en est rendu compte. Il a vu que j'étais mal à l'aise.
Ça lui a suffit.
Il est de dos, personne ne peut le voir. Sauf moi.
M'éloigner de lui m'obligerais à passer tout contre lui.
Je reste prostrée, les yeux rivés sur le dessin de la ligne de métro qui va me dire où m'arrêter.
Clic clic tintinnabulant. 
Une ceinture se défait. 
Il sort son sexe. Il se masturbe en me regardant.
La prochaine station arrive, personne sur le quai, j'ai peur de descendre et qu'il me suive. 
Il est immense. Sa queue aussi.
Châtelet ma sauvé. Toute le reste de la rame se lève pour descendre, plein de gens sur le quai pour monter.
Un manteau qui se rabat sur l'entre jambe de Monsieur fait cliqueté de nouveau la boucle de sa ceinture.
Je descends.
Je me rendais à l'entretien d'embauche du premier poste de ma vie.
Les jambes tremblantes sous la table d'interview j'ai sorti mon plus beau sourire et branché mon cerveau sur "performance".
J'ai eu le job.



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